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Surprise en Syrie [PM]

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Peu d’experts occidentaux s’attendaient à une intervention armée russe en Syrie. Encore moins nombreux étaient ceux qui prévoyaient qu’elle atteindrait cette ampleur. Pourtant, les intérêts de Moscou dans ce pays sont connus. Ils vont au-delà du port de Tartous, seule base navale russe en Méditerranée. De nombreux Syriens ont en effet fait leurs études dans l’ancienne URSS et des liens de toute nature ont été tissés depuis fort longtemps entre les deux pays…

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Aussi Poutine entoure-t-il de longue date le régime Assad d’une vigilante protection diplomatique. Par exemple, en contrecarrant les velléités d’intervention militaire américaine en 2013, grâce à un arrangement portant sur la liquidation des armements chimiques syriens. Mais avec les succès de Daech, le pouvoir du gouvernement syrien est de plus en plus circonscrit dans les régions côtières, où se trouvent les Alaouites, coeur du soutien au régime.

Damas, la capitale, paraît menacée. La position des Occidentaux, prônant une introuvable troisième voie entre le régime, qui a pourtant toujours protégé les minorités religieuses du pays, et les islamistes, apparaît comme purement rhétorique Sur le terrain, les « mythiques » combattants de la liberté, tout à la fois anti-fondamentalistes et anti- Assad, ne comptent guère. Les Américains ont réussi à en former une quarantaine.

Maigre troupe, peu aidée par des bombardements américains inefficaces. De fait, le seul véritable adversaire de Daech est Al-Nosra, une branche d’Al-Qaïda avec laquelle Damas a entretenu des relations ambiguës dans le passé. Mais comme elle est aujourd’hui hostile à Assad, les Occidentaux la considère comme un allié de fait… C’est dire le nadir de réflexion politico-stratégique auquel on est parvenu !

Une alliance régionale chiite
Face aux complexités syriennes et aux incohérences occidentales, l’action de la Russie découle d’une certaine logique. D’une part, l’intervention russe a lieu avec l’accord du gouvernement en place, ce qui est la doctrine constante de Moscou qui n’admet pas le « droit d’intervention humanitaire ». C’est aussi la position de la Chine, son alliée. Ensuite, Moscou dispose d’un allié réel sur le terrain : l’armée syrienne, qui reprend d’ailleurs l’offensive. Cela rend moins urgentes les questions qui taraudent les Occidentaux : faut-il envoyer des troupes sur le terrain ? Et où trouver des alliés au sol ?

D’autre part, Moscou a judicieusement scellé une alliance régionale avec l’Irak – qui consent au survol de son territoire par les appareils russes –, l’Iran – dont les conseillers militaires sont sur le terrain en Syrie – et le Hezbollah. Au vrai, la Russie a pris la tête d’une grande alliance chiite qui fait face aux sunnites dont, on le sait, les mouvements les plus radicaux sont soutenus
par l’Arabie saoudite.

Cette politique proche-orientale russe ne manque pas de cohérence. On oublie trop souvent que l’islam fait partie intégrante de la Russie, qui compte 20 millions de musulmans. Or, c’est avec les sunnites, comme les Tchétchènes, qu’elle rencontre des problèmes. De plus, Arabie saoudite et Russie se sont souvent opposées au Proche-Orient, singulièrement depuis la guerre d’Afghanistan. Opposition qui a atteint une sorte de paroxysme depuis que Ryad a laissé chuter les cours du pétrole, ce qui a mis Moscou en difficulté. Ses relations avec la Turquie sont plus complexes.

Cependant, les contacts entre les deux pays, approfondis l’an dernier autour de la construction de pipe-lines pour l’exportation du gaz turc, n’ont jamais été rompus. Ainsi, même si les peshmergas sont la seule force terrestre un tant soit peu efficace dans la lutte contre Daech en Irak, Moscou se garde bien d’afficher un quelconque soutien aux Kurdes.

Les Américains isolés
Polarisés ces derniers mois sur leurs négociations avec l’Iran, les Américains ne paraissent prêts ni à s’entendre avec les Russes ni à formuler une politique alternative crédible. Au risque de se retrouver isolés car rien ne dit que leurs alliés de l’OTAN conserveront encore longtemps la détermination de liquider le régime syrien. Dans un de ces revirements dont elle est coutumière, Angela Merkel a déjà dit qu’il fallait renouer les contacts avec Bachar el-Assad.

Et des voix nombreuses s’élèvent à Berlin pour que l’on reprenne le cours des choses avec Moscou – en commençant par lever les sanctions économiques contre la Russie. D’autant plus que la situation dans l’Est de l’Ukraine paraît s’apaiser relativement. Faut-il y voir un lien de cause à effet avec l’intervention russe en Syrie ? Et si oui, de quelle nature ? Toutes les hypothèses sont permises.
Du côté israélien, la prudence domine. Non sans raisons.

Lâché par les États-Unis dans l’affaire iranienne – ce qui était sans doute inévitable –, constatant qu’en dehors de Washington seule Berlin a proclamé son attachement absolu à l’existence de l’État d’Israël et au moment où l’Autorité palestinienne se dégage des accords d’Oslo, Benjamin Netanyahou, dont 20% des compatriotes viennent de Russie, a toutes les raisons de rester en retrait de la crise actuelle. Discrètement et par deux fois, le Premier ministre a rencontré Vladimir Poutine ces dernières semaines… Ainsi, la Russie est-elle magistralement sortie de son isolement à la faveur de la crise proche-orientale.

À court terme, ses opérations militaires vont permettre à Assad de se maintenir au pouvoir. Mais les Russes prennent soin d’expliquer à qui veut bien l’entendre qu’ils ne sont pas mariés avec lui. Ce qui est clair, c’est que toute recomposition – très éventuelle d’ailleurs – d’un gouvernement syrien ne pourra se faire qu’avec l’accord de Moscou.

Trois scénarios possibles avec Moscou au centre
En attendant, la tentative des fondamentalistes de mettre la main sur la Syrie a échoué. Cependant, s’ils empêchent la situation de se dégrader davantage, les bombardements russes ne suffiront pas à sortir de l’imbroglio. Or les positions occidentales, irréalistes et contradictoires, paralysent toute solution internationale, à l’inverse de ce qui vient d’être fait avec l’Iran, en grande partie parce qu’il existait une convergence suffisante entre les différents partenaires, y compris
Moscou et Pékin.

Trois scénarios sont désormais crédibles dans la région : une restauration des États issus de la
Première Guerre mondiale, une balkanisation complète du Proche-Orient entre les différentes minorités, la formation de deux grands ensembles, sunnite et chiite, selon telle ou telle modalité. Une combinaison de ces trois scénarios n’est pas non plus à exclure.

Dans une telle configuration, un État aux frontières éventuellement modifiées se maintiendrait en Syrie, mais certaines minorités (alaouites, Druzes, Kurdes…) s’émanciperaient quand certaines zones de la région se regrouperaient par ensembles plus ou moins flous, genre « califat » de l’État islamique. Dans tous les cas de figure, Moscou pourrait jouer son jeu. Si, par miracle, la Syrie était ressuscitée, la Russie n’aurait pas à s’en plaindre. I

l en serait de même dans le cas où les minorités prendraient leur essor : elle n’aurait aucun mal à conserver ses implantations sur la côte syrienne, en s’appuyant sur les Alaouites. Enfin, dans l’hypothèse d’un grand ensemble chiite dirigé de Téhéran – ce qui est, de fait, déjà le cas –, la Russie conserverait une carte qu’elle joue déjà avec un certain bonheur. En revanche, pas un seul pays occidental ne peut se targuer de pouvoir miser ainsi sur différents tableaux. C’est la grande force et la grande réussite de la diplomatie russe. Dans le jeu d’échecs du Proche-Orient, seule Moscou peut mettre autant de pièces adverses en prise par ses cavaliers.

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