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Europe : la libre circulation des personnes nuit à l’accueil de l’étranger

L’immigration détruit les pays d’où elle part et fragilise ceux où elle arrive – surtout si ceux-ci sont incapables de vraiment accueillir cette nouvelle population : le risque géopolitique se déplace avec elle.

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Europe : la libre circulation des personnes nuit à l’accueil de l’étranger

L’Europe se délite. Cette construction artificielle imposée aux peuples de vieille civilisation chrétienne par une Amérique mercantile, comme l’a bien expliqué Philippe de Villiers, et qui leur a été vendue comme devant apporter le bonheur et la paix, sombre aujourd’hui dans un état de décomposition qui résulte exclusivement de ses promesses mensongères et de son mépris des traditions. Si la désintégration due à l’euro qui a siphonné les économies des États du sud au profit de l’Allemagne et si le Brexit en sont des illustrations frappantes, la libre circulation des personnes imposée par le Traité de Maastricht en est un facteur particulièrement important.

Une idéologie mortifère

Dans un premier temps, le concept de libre circulation des personnes conduisait à définir une “citoyenneté” européenne dont pouvait bénéficier tout ressortissant d’un État membre… ce qui posait des problèmes économiques lorsqu’un “travailleur” étranger venait offrir ses services dans un autre État où les contraintes sociales et fiscales pénalisaient les autochtones. En France, on a parlé du « plombier polonais » ! Puis les accords de Schengen ont supprimé les contrôles aux frontières intérieures permettant à toute personne arrivée dans un État de circuler et s’installer librement dans un autre membre de l’« Espace ». Ainsi un migrant entrant en Italie pouvait arriver en France pour essayer ensuite de passer en Angleterre. Mais comme le Royaume Uni ne participait pas à cet « Espace », on a vu s’installer des camps de déracinés tant à Calais qu’à Vintimille. Or, cette politique n’a pas été conduite pour des raisons humanitaires comme les médias tentent de le faire croire aujourd’hui.

En fait, elle a deux causes. La première est le souci de préserver les retraites d’une génération égoïste qui a voulu jouir individuellement des années glorieuses de développement économique, plutôt que d’élever des enfants qui auraient pu lui succéder et, le temps venu, l’entourer durant ses vieux jours. Cette génération matérialiste a oublié que l’homme ne vit pas simplement d’argent, même si celui-ci est nécessaire. Les retraites seront peut-être payées par des travailleurs issus de la migration, mais qu’en sera-t-il de ce qui fait le ressort de la patrie ? Quant à la seconde raison de cette politique, elle a été bien expliquée par Jean-Baptiste Noé : l’Union européenne a « bâti toute sa crédibilité et sa raison d’être » sur les accords de Schengen dont l’unique objet était de réaliser « l’intégration des États et la dissolution du souverainisme »¹.

Comme il est inscrit au fond du cœur de tout homme un besoin de racines, les nouveaux venus qui étaient déjà privés de la jouissance de la terre de leurs pères se sont regroupés pour maintenir leur style de vie. De ce fait les communautarismes ont vite eu raison d’un faux idéal intégrationniste. L’Europe chrétienne se meurt.

Un communautarisme dangereux

Menacées dans leur être même, dans ce qu’elles ont de plus cher, les populations chrétiennes se replient sur elles-mêmes. Elles ont d’abord eu peur de perdre leur âme ; ce qui pour beaucoup, hélas, est déjà fait. Mais les déracinés arrivés en masse, et qui ne peuvent pas s’intégrer, se sont eux aussi sentis frustrés, côtoyant des personnes trop occupées à s’occuper d’elles pour s’intéresser à eux. Ajoutons que nombre de migrants sont arrivés en Europe pour fuir un pays dans lequel ils avaient des difficultés. Sur un tel terreau, la délinquance a prospéré. Les hommes politiques, plutôt que de chercher à donner une âme nouvelle à cette population, a cru amadouer les nouveaux venus par des subventions payées par les autochtones et par une « discrimination positive » qui a fait qu’un pauvre ayant cotisé toute sa vie et payé ses impôts – toujours plus lourds – a le sentiment, vrai ou faux peu importe, d’être moins bien traité que l’étranger. Au sentiment d’insécurité dû à cette délinquance nouvelle s’est ajouté celui d’injustice. Et les gouvernants qui se succèdent perdent tour à tour la confiance des électeurs. Aucune politique à long terme ne peut plus être menée dans aucun pays européen, et cela dans aucun domaine. L’Europe est donc condamnée à suivre les directives venus d’outre-Atlantique et qui lui sont transmises par les fonctionnaires installés à Bruxelles.

D’un point de vue politique, la situation est donc grave mais sur le plan humain aussi. La confiance est rompue, les pauvres qui errent sur les mers se retrouvent à la merci des vagues ou des trafiquants en tous genres, tandis que les élites européennes fuient pour aller vendre leurs services aux États-Unis, au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Certains vont à Londres, et le Brexit – une fois l’agitation du changement de statut calmée – ne fera qu’amplifier cette désertion. Il est intéressant de remarquer avec Gérard-François Dumont, que les pays les plus riches de l’Europe sont ceux qui accueillent, proportionnellement, le moins de réfugiés : le Luxembourg, l’Irlande et la Finlande. Le pacte de Marrakech ne va pas améliorer la situation, bien au contraire. La politique suivie par l’Union européenne ne permet pas de sauvegarder la paix comme le montrent les murs établis entre l’Autriche et la Slovénie, la Hongrie et la Serbie ou la Croatie, etc. Dans un tel contexte le pape François peut prêcher le respect de l’Evangile – « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » – il ne peut pas être entendu. L’Europe sera-t-elle demain dans la même situation que celle que connaissait la Syrie lorsque l’évêque d’Alep, Monseigneur Jeanbart, déplorait : « Le dernier fléau qui nous frappe aujourd’hui, c’est celui de l’exode, une forme de déportation qui condamne nos fidèles à un exil avilissant » ?

Un risque d’embrasement

La question migratoire est donc une question non seulement politique, mais aussi spirituelle et humaine. Elle ne pourra pas être résolue uniquement par des bons sentiments ni par un processus de fuite en avant. Elle nécessite la volonté de la traiter au fond. Il faut, d’une part, lutter autant que possible contre les causes de ces migrations ; d’autre part, organiser l’accueil de ceux qui peuvent – et doivent – l’être : ce qui impose de « discriminer » entre les diverses catégories de migrants.

Le premier droit d’un citoyen est celui de pouvoir vivre dans le pays qui l’a vu naître : sur la terre de ses ancêtres. De ce point de vue, l’Europe n’est pas exempte de reproches. Dans l’avion qui le ramenait du Maroc, le pape a clairement insisté : « Les personnes qui émigrent en raison de la guerre, ou à cause de la faim, n’auraient pas cette nécessité, si l’Europe, tellement généreuse, ne vendait pas des armes au Yémen pour tuer des enfants ! » Il complétait ainsi ce qu’il avait dit à Rabat le 30 mars 2019 : « La promotion humaine des migrants et de leurs familles commence aussi par les communautés d’origine, là où doit être garanti, avec le droit d’émigrer, celui de ne pas être contraint à émigrer, c’est-à-dire le droit de trouver dans sa patrie des conditions qui permettent une vie digne ».

Saint Jean-Paul II avait auparavant insisté sur le fait qu’il appartient aux pouvoirs publics qui organisent l’accueil des migrants dans les sociétés dont ils ont la charge, de veiller à ce que ceux-là respectent le peuple qui les accueille. Les représentants de la puissance publique ont ainsi le devoir de considérer les migrants selon trois catégories. Les réfugiés que l’on doit accueillir absolument aussi longtemps que le danger qui les menace n’a pas disparu. Ceux qui cherchent simplement un meilleur niveau de vie et que l’on ne peut recevoir qu’à deux conditions : d’une part, qu’ils aient la volonté de s’intégrer et qu’ils puissent le faire ; d’autre part que leur défection ne soit pas hautement préjudiciable à leur pays d’origine. Enfin les envahisseurs que l’on doit refouler sans faiblesse, car ils mettent en péril la société dont cette puissance publique a la charge.

Toute autre politique est destructrice tant des pays d’origine que des pays d’accueil ; elle est, à terme, porteuse de conflits et de guerres.

 

  1. Le Défi migratoire, Bernard Giovannelli éditeur, 2015, p. 76.
  2. Diplomatie, n° 76, septembre-octobre 2015, p. 25 à 30.

 

 

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Réfugiés, migrants économiques, envahisseurs : la puissance publique doit distinguer ces trois catégories.

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