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Idées reçues

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Idées reçues

S’il est une chose dont l’époque est prodigue, ce sont les idées. Elles jaillissent, elles surabondent, elles ruissellent. Pas une semaine sans nouveau concept philosophique, sans innovation politique, sans révélation sociologique. Nous sommes arrosés d’idées plus sûrement que d’intelligence, et on ne nous demande, en échange d’une telle générosité gouvernementale et médiatique, qu’une bien petite chose : la suspension de notre jugement.

Du moment qu’une idée a été émise ou reprise par le président, un ministre, un secrétaire d’État, un porte-parole, un directeur de cabinet, qui sais-je, le président du Conseil supérieur des archives, cette idée a plus de substance et de pertinence que des notions aussi anciennes et éprouvées que patrie, nation, prudence et puissance. C’est ainsi, par exemple, que la Violence (lutter contre), le Féminicide (reconnaître) ou la Haine (désigner et lutter contre) sont devenus des composantes essentielles de l’action publique.

En parlant de haine, la prolifération incroyable des phobes et des phobies mérite d’être examinée. Se trouve-t-on vraiment, aujourd’hui, dans une société si traversée de peurs irraisonnées, engendrant des haines brutales, que le tissu social en est tout déchiré ? Et ces haines qu’on découvre chaque matin et dont on nous assure qu’elles structuraient secrètement toutes nos institutions, sont-elles le fruit d’une patiente analyse de nos comportements ou le sous-produit bizarre et inquiétant d’une volonté émancipatrice qui s’affirme avec les Lumières et, visant à supprimer toutes limites, nous laissent tous à vif contre les autres ? Plus limités, donc mieux protégés, nous serions moins agressés et les phobies ne jailliraient plus comme autant d’étincelles.

Le danger de ces idées, peut-être généreuses, assurément molles, certainement corrosives, c’est qu’elles finissent pas déléguer à un État prétendument neutre la responsabilité de tout et d’abord de la régulation sociale, qui se traduit en France par l’égalitarisme. Est-ce que l’idée de l’État-providence et de sa charité légale et uniforme comme moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté n’est pas une de ces idées reçues dont un examen soigneux révèlerait la fausseté, et même le venin ?

Alors que les “fêtes de fin d’année” (ce concept technocratique qui permet d’évacuer des discours toute trace de culture chrétienne) se profilent, Politique magazine est heureux de vous offrir de quoi animer les discussions à table.

Par Philippe Mesnard

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