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À quand une vraie politique nationale ?

Le drame qui vient devrait se traduire par un réajustement de la donne politique. Est-ce possible ?

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À quand une vraie politique nationale ?

L’échec est cinglant. Comme si l’univers entier, y compris les virus et les pandémies, s’était chargé de le désavouer ! Comme si les évènements s’étaient appliqués à se mettre eux-mêmes en travers du « projet » macronien, « son grand projet », celui dont il proclamait d’une voix de tête lancée à la folie : « c’est mon projet ».

Voilà trois ans que ce jeune homme, imbu de son rêve personnel, est arrivé au pouvoir. Tout devait changer sous l’impulsion de son programme résolument novateur : un progressisme libéral hautement revendiqué, appris et concocté dans les meilleures écoles de la République, tellement attrayant, tellement conquérant qu’aucun obstacle n’y pourrait résister. C’était la voie de l’avenir. Et ce n’était pas seulement la France, c’était l’Europe, c’était le monde dans son ensemble qui ne pouvaient qu’être transformés, transfigurés par une telle illumination ; une affaire de quelques mois, tout au plus de quelques années. Il suffisait de l’écouter ; c’était pour ainsi dire déjà accompli. Le monde ébaudi n’avait plus qu’à saluer.

Une mystique de fou

Qu’on se souvienne de sa profession de foi en Sorbonne en septembre 2017, intitulée « Initiative pour l’Europe » : c’était autant de béatitudes édictées pour l’heureux avènement de ce nouveau royaume, tout au long de l’énumération de ce qu’il appelait les chantiers de « son projet européen » qu’il allait ouvrir et mener à terme pour construire enfin « l’Europe souveraine, unie, démocratique », maîtresse de son destin, dont lui seul, dans la suite des pères fondateurs, les prophètes des temps jadis, avait su garder la bonne nouvelle afin, lui encore et toujours, d’en faire aboutir le dessein quasi christique, là, maintenant, au cours de son fulgurant quinquennat. Il n’hésitait pas à se figurer lui-même menant de haute main cette aventure politique et mystique, y voyant tout simplement l’accomplissement de sa vocation et, par la même occasion, la preuve de son propre génie. Du Bonaparte pour notre temps, et qui se croit vraiment un être providentiel, celui grâce à qui les temps si longuement promis vont enfin se réaliser. Moi, je vais… parce que, moi, je suis…Toujours la même chanson, comme une ritournelle en France, et qui fonctionne toujours, et à laquelle n’a échappé, pour ainsi dire, aucun homme politique, même parmi les plus médiocres. Souvenez-vous de Mitterrand, Chirac, Sarkozy en 2007 et Hollande en 2012, plaçant l’Europe future à construire en tête de leur programme… et tout le tralala qui va avec… Que de phrases, que de grands mots !

Alors un Macron !… À la vérité, une perpétuelle parodie de religion – car qu’est-ce d’autre que cette République et cette Europe, sans cesse fantasmées, sinon des mythes religieux ? – et qui se couvre du grand mot de laïcité, pour duper les esprits crédules des électeurs et des citoyens, à qui il est dispensé de mirifiques programmes politiques pour alimenter leurs passions et dont les imaginations s’excitent à de si grandioses perspectives messianiques. Macron est, de ce point de vue, la dernière illustration, ô combien topique, de ce confusionnisme typiquement républicain et fâcheusement français : « Tantum religio potuit suadere malorum ».

Qu’on se souvienne encore de son époustouflante annonce prophétique au forum économique mondial de Davos en janvier 2018, où, se présentant en toute simplicité comme le vainqueur historique en France de l’hydre populiste et nationaliste, il en offrait généreusement lui-même le modèle à l’Europe et au monde dans toute la force et la grâce de ses héroïques vertus pour parachever les exploits de ses travaux herculéens et ainsi purger définitivement la planète de l’infection abominable des monstres qui ne cessaient de menacer, de manière récurrente, la paix sociale et internationale. Il déterminait « les piliers » de « sa stratégie » décisive, toute axée sur « des bouleversements nécessaires », Macron, dans son audace de pensée, n’hésitant jamais devant le grotesque de métaphores incohérentes, exaltation divinatoire oblige ! De cinq ans en cinq ans, précisait-il, il se proposait à chaque niveau, national, européen, mondial, où il se plaçait successivement en acteur principal, de garantir par son efficacité technique, dans le cadre d’un capitalisme rénové et moralisé, une mondialisation « heureuse » et « vertueuse », deux adjectifs qu’il accolait avec jubilation ; selon la pente naturelle de son esprit évangélisateur, il prolongeait ses sublimes considérations du moment, tout à la fois, en philosophie politique et en morale pratique, sans doute à la manière de Paul Ricoeur, son maître prétendu, ou, mieux encore, d’Emmanuel Kant, cité par lui en conclusion dans sa version orale, comme modèle de pensée agissante, capable de renouveler le cœur de l’humanité ; ce qui en dit long sur son propre subjectivisme idéaliste, explication indubitablement congrue du vice fondamental de sa pensée. Ah, Dieu nous préserve des philosophes de quatre sous qui prétendent régenter le monde !

Pourquoi rappeler ces discours-programmes du début du quinquennat de Macron et qu’il livrait superbement au public du haut de son magistère comme la révélation même de sa doctrine de salut et le dévoilement de son œuvre future, planifiée dès l’origine, de rédemption du monde ? Pourquoi chercher à saisir les raisons profondes de son engagement si total en politique, conçu comme une manière d’incarnation personnelle, qu’il justifiait à chaque instant en invoquant l’impérieuse nécessité de triompher du mal, ce mal du repli sur soi, du souverainisme national, ce mal insupportable des frontières, de l’économie limitée et fermée, ce mal tragique du refus de l’ouverture au multiculturalisme, comme aux progrès évidents de l’éthique sociétale, Mal absolu qu’il désignait et stigmatisait avec véhémence, cet ensemble des forces mauvaises partout à la manœuvre dans le monde et qu’il osait, seul, affronter face à face ?

La vérité politique essentielle

Parce qu’en deux ans la réalité a totalement contredit sa vision. Rien ne s’est passé comme il l’a prévu ou prédit. Rien de rien ! Sa chimère a été démentie par les faits. Sauf qu’il a contribué comme ses prédécesseurs, au nom de son utopie, à démanteler la société familiale, nationale et professionnelle, comme à effacer la souveraineté française. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à être dans le déni, de ne cesser, soutenu par les médias officiels, de controuver la vérité la plus éclatante de la plus simple des réalités. N’est-ce-pas le sens de ses interventions, et encore tout récemment, alors qu’il doit répondre aux oppositions de plus en plus violentes qui jaillissent continûment tant de la nature des choses que des populations qui subissent les conséquences de ses choix politiques. Et cela ne fait que commencer. Macron n’a pas fini de pâtir de l’implacable retournement des situations. Il est dores et déjà la cible de tous les mécontentements qui ne vont cesser de grossir avec la dégradation des conditions de vie.

Les chiffres tombent chaque mois plus catastrophiques. Qu’est-ce que ce sera à la rentrée prochaine ? Un chômage qui crèvera tous les plafonds, une chute du PIB si considérable qu’il sera impossible de remonter la pente avant longtemps, entraînant en cascade des ruines et des arrêts d’activités dans des secteurs-clefs, vitaux pour la France, des pertes fiscales et parafiscales irrécupérables, une aggravation des déficits budgétaires, bien au-delà de toutes les prévisions des successives lois de finances rectificatives, et un bilan désastreux, impossible à chiffrer, des caisses de Sécurité sociale et de tous les organismes sociaux, enfin un alourdissement de la dette publique dans des proportions telles qu’elle ne sera plus soutenable, sauf de manière illusoire. Inutile de donner ici des chiffres en constante évolution. La zone euro, en dépit de Macron et des subterfuges de Bruxelles et de la BCE, risque d’en être affectée au point d’exploser. Le Maire et Darmanin peuvent se faire du souci, Edouard Philippe pareillement. On parle de remaniement ministériel ; il en est certains qui en profiteront pour s’esbigner… en se réservant pour l’avenir. Après la crise sanitaire, la France va subir une crise économique et sociale qui ne peut que déboucher en crise politique. Vraisemblablement d’une gravité sans précédent. Comme une fin de régime.

Les diagnostics ne manquent pas dont la pertinence suscite de plus en plus d’intérêt, d’Éric Zemmour à Marcel Gauchet, de Pierre Manent à André Bercoff, de Coralie Delaume à Michel Onfray, pour n’en citer que quelques-uns, car la liste s’allonge de ceux qui comprennent et qui expliquent, chacun à sa façon, que le système est radicalement faussé. Ce qu’ils remettent en cause, c’est la conception même de la République et de l’Europe, de la souveraineté et de l’avenir de la société qui préside, à travers ce qu’ils appellent les élites, au déclin alarmant de la France. Et ce qui est visé plus précisément, ce sont les chimères macroniennes, dénoncées dans ces colonnes depuis le début, et qui constituèrent pourtant le tremplin assuré de son élection, avec l’aide des financiers véreux qui ont su en profiter et qui ont fait main basse sur les médias de la République officielle. Pour Macron comme pour les prédécesseurs. Car c’est toujours la même chose !

Et si, donc, c’était une question de régime ? Et pas seulement une question de personne ? Si Macron n’était que le énième avatar de la même erreur première ? Si la République n’était qu’une fausse religion ? L’Europe d’Hollande et de Macron qu’une frauduleuse mystique ? Si la politique exigeait enfin un peu de solide vérité ? Si la France souveraine avait besoin d’un vrai souverain ?

Illustration : Les ouvriers sont les premiers à exprimer un nationalisme économique spontané.

 

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