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Inquiétant janvier

Macron se croyait assis sur un capital politique définitivement acquis. Rien ne pourrait l’ébranler. À mi-mandat, il lui faut revoir ses comptes.

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Inquiétant janvier

Janvier, loin d’être le mois des joyeux recommencements, traînera le poids accablant du malaise français. Même si le gouvernement continue à avancer de son côté avec son nouveau Monsieur « retraites », Laurent Pietraszewski, Haut-commissaire en remplacement de Jean-Paul Delevoye, mais doté d’un rang plus modeste de secrétaire d’État, même si Edouard Philippe multiplie les réunions et pousse le projet de loi devant l’Assemblée nationale en manifestant une détermination sans faille, comme il l’a affirmé, et même si Macron envisage de réaménager le fameux âge pivot, il n’empêche qu’un profond ébranlement parcourt de nouveau la société française, s’ajoutant aux fractures antérieures. Les syndicats, CGT en tête, la Gauche d’une manière générale essayent de profiter de ce désarroi pour reprendre des forces et exister politiquement face à Macron. Cette évidente manœuvre ne fait que fausser davantage la perspective. Il se dit, entre autres, et il est des experts pour le démontrer, que le gouvernement serait de plus en plus de droite ! Et il est aussi des gens de droite pour le croire. Macron et Philippe comptent bien à leur tour utiliser pareille manœuvre à leur profit, en créant un rapport de force qui n’a plus rien à voir avec la réalité : il ne s’agira que de gagner politiquement la partie en cours. Médiatiquement, s’entend. Voilà qui servira pour les Municipales !

Conflits mais pourquoi ?

Dans le langage hautement guerrier de la communication où s’ébattent à plaisir des commentateurs plus couards les uns que les autres, cela s’appelle : gagner la bataille de l’opinion. En faisant fi, une fois de plus, des sentiments profonds du pays et en jouant des opinions médiatiquement dominantes.

Quelle que soit l’issue immédiate du conflit, après quelques concessions ou quelques nouvelles avancées rassurantes et gratifiantes que Macron sortira de sa hotte de Père Noël comme étrennes de Nouvel An en gage de bonne volonté et en témoignage d’apaisement, comme l’an passé, le fond du problème français ne sera pas pour autant réglé. Quoi que Macron décide, plus rien n’est bon, ni pour la France, ni même pour lui, mais le sait-il seulement ? Avancer, légiférer, reculer, concéder, discuter, tergiverser, temporiser, épuiser la colère, tout ne se ramène jamais qu’à des choix tactiques dont la finalité ne concerne plus que son propre pouvoir. Comprenons bien : son pouvoir à lui et celui de sa macronie, un clan qui pense comme lui que le gouvernement des hommes lui appartient de droit depuis la prise de possession de la présidence par effraction en 2017, en se présentant comme le candidat au-dessus des partis ! Eh, pardi, pour être son propre maître et fonder son propre parti. C’est encore et toujours la même chose ! Le pouvoir, voilà l’unique but de sa stratégie, ce en quoi il ressemble à tous ses prédécesseurs et à tous ses rivaux, quoi qu’il en veuille. Nihil novi ! Question de mécanisme institutionnel ! Évidence absolue ! Les Français ordinaires se le disent sur les bouts de comptoirs ou sur les ronds-points en langage simple et sous forme de truisme, mais jamais ils n’en tirent la leçon qui s’imposerait. Il faut dire qu’aucune autorité publique, politique ou morale, dans un régime qui ne vit que de lâcheté morale et de mensonges institutionnels, n’ose même essayer de s’aventurer à tenter d’avoir la témérité d’émettre cette étincelante vérité : la France est malade de ses institutions. Et, pourtant, ce constat est la clef de compréhension de toutes nos vicissitudes. Pourquoi cet aveuglement ? « Ils ont des yeux pour ne pas voir », dit le prophète.

La lutte pour le pouvoir est, chez nous, d’ordre constitutionnel. Elle est partout. C’est ainsi que ça marche ; c’est inscrit dans le régime ; c’est sa loi, l’implacable nécessité qui le commande. Tout le reste n’est qu’habillage verbeux, métaphysique oiseuse pour constitutionnaliste républicain en recherche de logique existentielle. Macron a le pouvoir. À quoi pense-t-il ? À le garder ! Comme tous les autres ! Pour quoi faire ? Pour continuer. Comme tous les autres ! Et se justifier en appliquant ce qu’il appelle son programme. Tout comme les autres. La France qu’il ne connaît pas, n’est qu’un prête-nom : ce n’est pas pour elle qu’il travaille. Dans son esprit, c’est une idée, son idée à lui, qu’il appelle France, son programme, sa chimère qu’il caresse avec délectation sans souci de la réalité. Il ne faut pas s’étonner si cette réalité lui explose à la figure ! Mais, avec le pouvoir, il a la gloire ou ce qu’il croit être « sa » gloire et qui comble sa vanité. Montaigne met en garde contre cette morgue naturelle des gens avides de pouvoir : « Il y a deux parties en cette gloire : savoir est, de s’estimer trop, et de n’estimer pas assez autrui. »

La déliquescence morale et politique

Alors ? Il est plus que probable que, début janvier, la paix ne sera pas advenue ; aucune bonne volonté ne se sera manifestée dans le cœur des hommes, malgré ce qu’on appelle « les fêtes », dont on s’est souvenu tout à coup qu’il s’agissait de Noël, fête chrétienne par excellence, pour s’efforcer d’attendrir les cœurs, et alors même que l’esprit laïc et républicain poursuit de sa hargne stupide toute représentation de la crèche dans l’espace public. Comme si c’était l’ennemi n° 1.

Crise morale, dira-t-on. Les Français n’adhèrent plus au contrat social qui est censé les lier. Ce prétendu contrat ne garantit plus ni la sécurité des citoyens, ni la paix publique, ni l’ordre intérieur, ni la justice, ni l’éducation, ni la protection des bons citoyens, ni la préservation de la population française et de son patrimoine, ni la garde des frontières, ni la défense extérieure, ni le rayonnement diplomatique sauf à l’esbroufe, ni ce prestige du passé nécessaire à la vie d’une nation, ni cette espérance de l’avenir qui suscite l’enthousiasme de la jeunesse. La France est en déliquescence. Nos soldats meurent au Mali, et il n’y a pas de politique africaine. Bientôt, ils mourront en France et il n’y aura toujours pas de politique nationale. La Ve République aujourd’hui, c’est la IVe en pire, ou la IIIe avant le désastre de 1940. Si ce n’est pas clair…

Reste, en revanche, ce qui est considéré comme la contrepartie dudit contrat et qui devient de plus en plus pesant, la France battant tous les records des prélèvements obligatoires qui s’établissent chez elle à près de la moitié de son PIB. Les Français n’ont plus que le devoir de supporter les inconvénients et les charges de décisions qui, en dépit de leur label démocratique, sont élaborées en dehors d’eux, au-dessus d’eux, malgré eux, loin d’eux. Les motifs leur échappent, comme l’origine, comme la finalité. La France n’est plus aux Français ; son gouvernement ne sert plus les intérêts des Français. On leur parle d’Europe, de monde, de compétitivité, de rationalisation, d’ouverture des frontières, et c’est à ces nouvelles normes qu’il conviendrait d’obéir !

Leur président Macron évoque constamment et avec une sorte de jubilation provocatrice une souveraineté européenne qui serait la règle d’or de sa conduite, de ses résolutions, de sa détermination. Toutes les réformes ont été placées sous ce haut patronage européen. La dernière sur les retraites, également.

Un régime verrouillé de l’extérieur

La France se doit, paraît-il, d’offrir un système de retraites universel à points, équilibré (!) et qui donne à chaque cotisant le même droit proportionnel. Il faut simplifier, uniformiser, rationaliser, telle est l’injonction. Certes, tout ce qui est discutable peut être discuté ; il est toujours possible d’améliorer. Mais de quel droit, s’il vous plaît, l’État, en la personne de quelques experts – des messieurs « techno » et il faut voir lesquels ! – s’autorise-t-il à décider de ce qui relève fondamentalement de la vie personnelle ? Il n’est pas difficile de comprendre que le mot « égalité » employé à cette occasion est le piège qui servira une fois de plus à enfermer les Français dans la cage technocratique, peinte en abrutissante légalité et structurée en autant de barreaux qu’il y aura d’articles de loi et de règlements, et qui, au nom de la liberté, les asservira encore plus à ce régime inhumain, totalement verrouillé de l’extérieur.

La retraite du Français ne lui appartiendra plus comme le fruit de son labeur et de son épargne ; elle ne sera plus qu’une sorte de salaire octroyé par l’État, versé par des organismes paraétatiques dont les budgets dépendront du pouvoir exécutif et seront avalisés par des députés aux ordres qui n’auront strictement rien à en faire, ayant eux-mêmes leur propre pension. Voilà l’aboutissement des réformes Juppé, Philippe, Macron. Avec, en plus, l’idée que les particuliers, surtout ceux qui disposent encore de moyens et qui seront mis hors système au-dessus de 10 000 €, iront chercher le complément désiré du côté des fonds de pension. Et comme en France ces fonds sont mal vus – idéologie oblige –, les Américains, eux, sont présents. Il est sûr, prouvé qu’ils sont à l’affût. Le PDG de BlackRock, Larry Fink, et son président en France, Jean-François Cirelli, étaient en rapport avec Macron et Delevoye : la bonne aubaine ! Ces fonds pourraient investir dans le CAC 40 et dans l’Europe du futur. C’est incontestablement l’une des parties du plan programmé, comme l’a dit le député Olivier Marleix, mais, franchement, quelle dégueulasserie ! Pourquoi ne fait-on pas affaire en France, entre Français, dans l’intérêt français, avec des fonds français ?

Et voilà que, dans un tel contexte, l’opinion française, déjà divisée, tiraillée, exaspérée, apprend, de plus, les indélicatesses et les mensonges d’un Jean-Paul Delevoye sur lesquels il est inutile d’épiloguer ici, s’ajoutant à toutes les magouilles de la macronie qui, depuis deux ans, fournissent matière à des scandales sans cesse renouvelés, jusqu’à l’actuel Haut-commissaire aux retraites dont la déclaration d’intérêts ne serait pas « claire », d’après le président de l’Observatoire d’Éthique publique, René Dosière !

Allons, osons le dire, la vérité est que l’immoralité réside fondamentalement dans nos institutions. Elles sont perverses et pervertissent. Qui parlera de la perversité essentielle de la République à qui Montesquieu supposait la vertu ? Et combien de peuples, à travers le monde, en font aussi, aujourd’hui, l’amère expérience ?

 

Illustration : Laurent Pietraszewski, jusqu’à quand ?

 

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