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La puissance et la liberté, les grands absents du débat européen

EUROPE. Dans l’Union européenne que défend Emmanuel Macron, fondamentalement anti-démocratique, la France est assurée de perdre ses libertés en plus de sa souveraineté.

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La puissance et la liberté, les grands absents du débat européen

À deux mois des élections européennes il est impératif pour les peuples de faire le bilan de leur appartenance à l’Union européenne, évaluant leur puissance et leur liberté. Nous n’attribuerons pas à l’UE l’ensemble des faiblesses françaises, mais les lendemains qui chantent, surtout depuis l’Acte Unique de 1986, se font largement attendre au XXIe siècle.

On prête à Aristote cette maxime que « le tout est plus que la somme de ses parties ». Elle ne se vérifie pas dans le cas de l’UE : le tout ne semble pas supérieur à la somme des parties mais, pire encore, les parties semblent y perdre dans le tout. Manifestement l’Europe a été comme un serment d’ivrogne (nous ne pensons pas ici à J.-C. Juncker), car, enfin, où sont les lendemains qui chantent ? La croissance et l’emploi ne sont pas au rendez-vous. La sécurité ? Combien de morts dans les attentats islamistes ? Quant à la puissance, la vassalisation de l’Europe est plus que jamais avérée face à l’Amérique et même vis-à-vis de la Chine. L’affaire Alstom, mais aussi Schengen et Frontex, les traités léonins libre-échangistes, les privilèges du dollar et le problème de l’euro, posent la question de l’Europe-puissance et, en France, c’est la question de la liberté qui commence à se poser sérieusement.

Les promesses européennes n’engagent que ceux qui y croient

D’un côté le président de la République continue de poursuivre ses chimères, il est toujours « en marche » vers la présidence d’une Union européenne de plus en plus improbable. En marche « forcée ». De l’autre ses ministres et maintenant ses députés ne cessent de le mettre en contradiction avec la politique de Bruxelles par les critiques qu’ils lui adressent, par exemple contre le refus de la fusion Alstom/Siemens. On pourrait dire, en paraphrasant Maurras, que l’UE défend mal les pays de l’Europe mais se défend bien elle-même. L’oligarchie a ses vassaux et les rétribue grassement. Sinon, pour les autres, c’est l’anathème ! Selon Tusk (président du Conseil de l’Europe), les brexiteurs méritent l’enfer : inquiets, les oligarques commencent à ressembler aux grands inquisiteurs.

Quant aux promesses, parlons-en. La sécurité ? Le nombre d’attaques terroristes a plus que doublé dans les pays occidentaux en 2017 (204 contre 96 en 2016), même si le nombre de victimes est resté stable (1 092 en 2017 contre 1 133 en 2016). La puissance ? Les opinions avaient quelques doutes déjà ; ils sont maintenant dissipés par les dernières révélations de Philippe de Villiers : l’Europe des pères fondateurs a été conçue comme une non-puissance, elle est originellement entachée de ce refus. Comment par exemple expliquer que Total et PSA ont dû quitter le marché iranien pour échapper aux sanctions américaines ? Ces sociétés ont pu constater que l’Europe n’est pas en mesure de leur fournir une protection juridique suffisante. Elles risquaient de lourdes amendes, et de ne plus pouvoir opérer sur le marché américain.

Quant à la BRI (Belt & Road Initiative), la nouvelle route de la soie chinoise, a-t-on mesuré en Union européenne qu’elle n’est pas une route, mais une ingénieuse stratégie visant à asseoir le pouvoir de la Chine (en associant son influence culturelle et économique) en Eurasie et en Afrique ? Jadis elle traduisait la pénétration de l’Europe en Asie, aujourd’hui c’est l’inverse.

Macron, meilleur agent du projet maastrichtien

Macron est l’agent le plus fidèle et le plus déterminé de l’UE ; ses palabres innombrables lui permettent de faire campagne avant l’heure et aux frais des contribuables, mais ne le détournent en rien de ses buts. Le voilà maintenant dans la surenchère ; il veut prendre en compte le désir de protection et de sécurité des Français les plus défavorisés – crise des Gilets jaunes oblige – mais il est trop tard et la méthode est mauvaise : la crise des Gilets jaunes a commencé par une protestation antifiscale et elle finit en surenchère fiscale. Les classes moyennes et moyennes-supérieures seront saignées et jetées en pâture aux plus pauvres.

Macron veut la sécurité sociale à l’échelle de l’Europe ? Ignore-t-il que cette même Europe a imposé la mise en concurrence des systèmes sociaux, disposition actée par Jospin en 2001, et jamais appliquée en France, alors même que cette mise en concurrence constitue un gisement de pouvoir d’achat ? Deux ans de présidence jupitérienne débouchant sur un bien piètre résultat, les économies budgétaires ne sont pas au rendez-vous et Moscovici, le grand prêtre des 3% qui tança vigoureusement l’Italie, fera-t-il de même pour la France qui sera à 3,4% soit au-dessus du déficit italien ? Lui qui serait pressenti pour présider la Cour des comptes !

Mais l’essentiel du problème de la France, à la veille de ses élections européennes, tient en un durcissement politique pour appliquer le programme européen dans les pays respectifs, de plus en plus réticents. En France, la violence inédite, la répression hors normes, les atteintes aux libertés, le projet macronien d’étatisation de la presse, en sont les conséquences. La violence verbale, d’abord : les formules méprisantes et tenues pour des maladresses sont en fait la déclinaison lapidaire d’un programme globaliste. Puis la violence physique : Macron a choisi la ligne dure de la répression ; à son service, les forces de l’ordre, la machine judiciaire et les médias. La loi dite “anti casseurs” permettra une présomption de culpabilité des sympathisants de la cause des Gilets jaunes, traduisez rétifs à l’application du programme de Maastricht, quelque chose comme des Koulaks. Bref on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs et le mirifique projet européen mérite quelques contraintes. Les Bolchéviques ne pensaient pas autrement pour édifier le socialisme. Au final, la France est en train de perdre ses libertés pour prix de son euroscepticisme.

L’euro : une question qu’on ne posera pas.

Dans le même registre l’euro est une violence faite aux peuples, monnaie unique, monnaie inique, le chômage ayant remplacé la dévaluation comme variable d’ajustement. L’histoire démontre que les taux de change fixes sont une mauvaise idée. Le rapport du think tank allemand, d’inspiration libérale, Centrum für Europaïsche Politik, montre que l’Allemagne, avec l’euro, a littéralement aspiré la richesse du sud. Nicholas Kaldor le disait dès 1971 : une monnaie unique crée de la divergence économique, et cette divergence approfondit les divisions politiques. Voyez la Grèce et l’Italie en attendant la France. Et tout l’effort de Macron est justement de nier cette divergence, y compris par la contrainte. En 1998, Martin Feldstein (professeur à Harvard) disait que les Européens s’opposeraient dans le futur en raison de la monnaie unique. « Quel que soit le résultat, l’euro n’a rien à voir avec la paix », dit Ashoka Mody¹. Tous ces économistes de renom le disent mais les dirigeants européens sont sourds ; une partie des peuples aussi, sortir de l’euro relève du péché, les inquisiteurs veillent ! Écoutons encore Ashoka Mody : « Une monnaie unique n’a pas plus à voir avec la démocratie, parce qu’en réalité, c’est une subversion de la démocratie. Aujourd’hui, on peut voir que lorsque le parlement grec présente une loi de finances, elle doit être acceptée par ses créditeurs, ce qui veut dire, implicitement ou explicitement, que le Bundestag doit approuver le budget grec. Nous avons cette situation incroyable où les dirigeants européens continuent d’utiliser cyniquement le mot de “démocratie” alors qu’ils savent que le système est structurellement non démocratique. » Les Français, dit-on, sont attachés à l’euro : attachés, c’est bien le mot, comme les Grecs. L’euro, ça vous pose et les principaux motifs n’en sont pas techniques mais psychologiques : chacun s’illusionne en croyant avoir une devise forte dans sa poche et pouvoir faire pièce au dollar, une présomption collective !

Parions que la question de l’euro ne sera guère soulevée dans la campagne qui s’annonce. De toute façon, la meute du clergé europhile aura tôt fait de reléguer dans les ténèbres extérieures du populisme et autres péchés mortels les insensés qui s’aviseraient d’en parler.

 

Ashoka Mody, Euro Tragedy – a drama in nine acts. 2018 (non encore traduit de l’anglais). L’auteur, né en Inde, est professeur à Princeton.

 

 

Légende de l’illustration : Pierre Moscovici attend beaucoup des réformes promises par Emmanuel Macron, et d’abord une place à la Cour des comptes.

 

 

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