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Jérusalem capitale d’Israël

Histoire. L’an prochain à Jérusalem ? Il n’y a pas de doute que la politique israélienne s’inscrit dans la durée et la pertinacité.

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Jérusalem capitale d’Israël

Le premier congrès sioniste fut organisé par Theodor Herzl, Juif d’origine hongroise, le 29 août 1897. Les Juifs de la diaspora, pour une partie et surtout les Juifs de l’Est plus pauvres et victimes de pogroms en Russie et en Europe centrale, beaucoup moins assimilés, feront le gros des troupes du sionisme commençant, encadrés par les intellectuels et les religieux de l’Ouest ou des USA. Le congrès aurait dû avoir lieu à Munich. Cependant, en raison de l’opposition des responsables locaux, des Juifs réformés, Herzl décida de transférer le rassemblement dans la ville de Bâle. Il faut noter d’emblée la très forte opposition au sionisme des communautés juives de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, dont la majorité est très fortement assimilée. La constitution d’une patrie lointaine créait une double allégeance redoutable pour l’avenir ; ils ne se trompaient pas.

Néanmoins un demi-siècle plus tard naissait l’État d’Israël, avec, pour capitale, Tel-Aviv, (Colline du printemps), née de quelques dunes sableuses achetées par des colons juifs aux ottomans en 1909. Ainsi donc le président américain a-t-il accédé à la demande des intéressés mais, aussi, s’est montré fidèle à une promesse de campagne à usage fortement intérieur. Pas seulement en direction de la communauté juive d’Amérique, mais aussi en direction des chrétiens évangéliques et des protestants américains. Ces « chrétiens » partagent l’idée que le retour des Juifs en Palestine prépare le second « coming » du Messie attendu. 70 ans après la naissance de l’État d’Israël, le rêve des sionistes s’accomplit. Jérusalem fut, en effet, la capitale du roi David et de son fils Salomon, environ 1000 ans avant leur descendant, Jésus-Christ. Mais après la catastrophe du début de l’ère chrétienne en 70, elle ne l’était plus. Elle ne fut pas non plus une capitale arabe à proprement parler. Sous la domination de la Sublime Porte elle était devenue une petite cité dont l’importance politique était en raison inverse de son poids spirituel. Déjà les Croisés qui en firent leur capitale, n’étaient-ils pas venus libérer, non une capitale, mais les lieux saints ? C’était Notre Seigneur Jésus-Christ qui en quelque sorte faisait la valeur de Jérusalem. Son statut de capitale s’enracine donc dans un passé très ancien.

C’est un passé récent qui ne doit rien à l’histoire du peuple juif mais aux solides intérêts britanniques, qui a renouvelé la question de Jérusalem.

Le 11 décembre 1917, un peu plus d’un mois après la Déclaration Balfour et 20 ans après le premier congrès sioniste, une chorégraphie, nous dit Philippe Simonnot(1), « minutieusement écrite à Londres par le Foreign office (met fin) à quatre siècles de domination ottomane et treize siècles de règne musulman ». Edmund Allenby, grand officier de cavalerie britannique, entre à pied dans Jérusalem par la porte de Jaffa. Bloody Bull, comme on l’appelle, le fait en simple pèlerin et joue ici un rôle qui donne à Londres la possibilité, en pleine guerre mondiale, de constituer un buffer state (état tampon) pour protéger le canal de Suez, lien vital de la route des Indes et pour faire acheminer le pétrole, récemment découvert à Mossoul, vers un port de la côte méditerranéenne, Haïfa. En fait, après déjà quatre ans de guerre, les belligérants qui faisaient piétiner leurs troupes dans le sang et la boue des tranchées, cherchaient l’epsilon qui ferait pencher la victoire de leur côté. Dans le cas de Jérusalem, il s’agissait de frapper la Turquie, alliée des puissances centrales. Albion avait besoin pour cette opération de déstabilisation d’un motif moral. La déclaration Balfour en fut le prétexte, le 2 novembre 1917 ; le texte de la déclaration du ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur Balfour, est au demeurant assez bref et passa plutôt inaperçu : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif… » Ce texte servira de fondement au mandat que l’Angleterre exercera sur la Palestine de 1920 à 1948, et, bien sûr, à l’existence d’Israël depuis.

Gaza : un peuple destiné à faire de la chair à mitrailles.

Gaza : un peuple destiné à faire de la chair à mitrailles.

Cette année 2018, à Jérusalem.

Ainsi, le consulat américain était-il à cheval sur la ligne de séparation entre Jérusalem-ouest et Jérusalem-est. Mais l’ambassade, elle, est installée dans l’ex- Diplomat Home, un ancien hôtel racheté pour 400 000 $ qui est carrément dans Jérusalem-est. La vieille ville fut et est encore majoritairement peuplée d’Arabes ; la cité toute entière est en pleine transformation ; sa superficie totale est d’une centaine de km2. La population juive et le gouvernement prennent en tenaille les villages arabes et se profile déjà un grand Jérusalem juif qui tend vers le million d’habitants. L’installation de l’ambassade consacre donc une action entreprise de longue date. Mais à bien considérer la réaction palestinienne, bien que logique et attendue, l’observateur ne peut que s’étonner de l’étrangeté d’une quasi absence de riposte en Cisjordanie, pourtant à moins de 10 km de Jérusalem ; Bethléem est à 9 km de Jérusalem. Le Fatah et Mahmoud Abbas semblent avoir délégué au Hamas le soin de la protestation ; elle s’opère donc aux frontières de la bande de Gaza beaucoup plus éloignée. Violente et meurtrière, elle se solda dernièrement par plus de 50 morts.

Et la presse occidentale de s’apitoyer sur cette « résistance pacifique ». L’expression fut contredite par Mahmoud Alzahhar, cofondateur du Hamas : « Qualifier de résistance pacifique ces manifestations est une tromperie claire, elle est soutenue par nos armes ». Sur la chaîne de radio de Gaza, Salah al-Bardawil, un haut responsable du Hamas, a déclaré que les gens qui se trouvaient le long de la frontière de la bande de Gaza étaient bien plus que des manifestants pacifiques, puisque selon ses propres termes, il s’agissait de combattants. C’est de l’intérêt évident du Hamas de montrer à ses commanditaires – Iran et Qatar – qu’il tient en main les foules gazaouies, endoctrinées à l’islamisme, et c’est une aubaine pour Israël de réduire toute revendication palestinienne au terrorisme ; tout le monde ainsi retrouve son compte pour que dure cette guerre depuis 70 ans ! De son côté l’Arabie saoudite a choisi son camp : alignée sur les USA, elle est aussi l’alliée objective et non déclarée d’Israël. Le sunnisme wahhabite craignant par-dessus tout l’Iran chiite, les ennemis de nos ennemis sont nos amis !

Il est toujours malheureux que tant d’hommes jeunes meurent ainsi pour rien mais ce l’est plus encore lorsque leur mort devient un sujet d’exploitation politique dûment tarifé par le Hamas aux familles. Ce mépris pour la vie humaine se vit aussi à Alep, Mossoul et dans la Ghouta à Damas où les populations civiles étaient les otages des terroristes. Seule Angela Merkel a dénoncé le rôle du Hamas, organisateur de cette manifestation sur le mode terroriste. Erdogan, de son côté, a parlé de « génocide » : parole d’expert quand on connaît le sort des Kurdes qu’il a fait massacrer à Afrine ! Quant au chef du Hamas, il semble qu’il ait fait cesser les manifestations meurtrières, en effet soudainement interrompues, parce que le président égyptien, le maréchal al-Sissi, lui a adressé un conseil de modération.

Les autres capitales : Washington, Moscou et Bruxelles.

C’est vers les grandes capitales que les regards doivent se tourner pour comprendre. Washington : le principal soutien d’Israël n’est plus tout à fait ou exclusivement le lobby juif qui doute de la justesse de la politique israélienne et pour qui la terre promise, après avoir été l’Europe occidentale, est désormais l’Amérique. Aujourd’hui à côté de l’AIPAC (American Israël public affairs comitee) a surgi le J Street sur sa gauche, un groupe de pression résolument opposé à la politique de Netanyahou. Mais surtout, la droite évangélique et les néoconservateurs sont devenus les soutiens les plus actifs d’Israël, ces sionistes évangéliques, comme l’on pourrait les nommer, sont à distinguer des catholiques américains beaucoup moins millénaristes. Il apparaît que Truman se prenait pour Cyrus – en 1948 –, Cyrus le grand qui autorisa les Hébreux exilés à Babylone à rentrer à Jérusalem et à reconstruire le temple (Livre d’Esdras 5,13). Cet esprit eschatologique imprègne profondément les présidents, par exemple Bush qui inscrivit l’Iran dans l’axe du mal et qui déclencha la guerre contre l’Irak, qualifiée de guerre juste par la Southern Baptist Convention. Trump à l’évidence n’échappe pas à ce trait, lui qui doit sa victoire surprenante en partie à la puissance des protestants millénaristes. Il a nommé comme ambassadeur en Israël l’avocat David Friedman, partisan acharné de la colonisation juive dans les territoires occupés.

À Bruxelles, en revanche, rien d’important ne saurait se décider ; l’Europe et la France critiquent mais ne feront rien, tout simplement parce qu’elles sont totalement impuissantes au Moyen-Orient. Macron voulait faire publier par l’Europe un texte commun qui condamnerait le déplacement de l’ambassade américaine, mais trois des quatre pays européens qui envisagent de déménager, eux aussi, leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem ont refusé de suivre. De même les pays d’Amérique du sud.

Pendant que l’attention internationale était concentrée sur Israël, les Russes menaient le Sommet de l’Union Économique Eurasiatique à Sotchi et poursuivaient les négociations pour la paix en Syrie à Astana, capitale du Kazakhstan. Une fois encore une absente, l’Europe de Bruxelles, alors que ce sont les Européens qui vont maintenant payer le prix de la rupture de l’accord avec l’Iran sur le nucléaire. La visite de Macron chez le Tsar Poutine n’a fait que confirmer les vrais rapports de force, la France n’exerçant plus qu’un ministère de pure parole.

(1) Philippe Simonnot, Le Siècle Balfour 1917-2017, Pierre-Guillaume de Roux.

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