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Obertone, prophète sado de la droite maso

Laurent Obertone est la star de la droite activiste la plus énergique.

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Obertone, prophète sado de la droite maso

Son dernier essai, Éloge de la Force, démontre que l’on tient là un personnage extrêmement représentatif de l’époque. Mais cette époque est idiote, et cette star est, hélas, un astre mort. Pour le moment.

Obertone l’incritiqué

Il faut tout d’abord reconnaître à Laurent Obertone une indéniable qualité : il a contre lui tout ce que le monde médiatique compte de plus veule, de plus pervers et de plus toxique. Au point que ses livres ne sont même pas critiqués : l’élite journalistique les passe carrément sous silence, refusant absolument de s’intéresser à lui. Oui, il y a censure, et oui, elle est abjecte, car le rôle des médias est d’informer sur les phénomènes les plus instructifs de notre temps, et l’auteur de La France Orange Mécanique en est indéniablement un. C’est donc lui rendre justice que de consacrer à son dernier livre, Éloge de la Force, une analyse à la hauteur de sa popularité. Mieux vaut l’agonir que de ne rien en dire. C’est ce que nous allons faire.

Un œuvre furieusement intéressant

Obertone a surgi sur le devant de la scène avec la parution de La France Orange Mécanique. Un ouvrage passionnant et salutaire, où il exposait et analysait, avant tout le monde, en éclaireur, l’ensauvagement de la société française. Grand connaisseur des faits divers et des statistiques, Obertone y démontrait que notre pays est devenu un coupe-gorge. La France Orange Mécanique avait certains défauts (une prétention théorique assommante, un style trop peu travaillé, une envie d’électriser le lecteur qui tournait souvent à la vulgarisation hystérique), mais sa vertu l’emportait : ces pages étaient bourrées à craquer de vérités non dites jusqu’à lui. On avait le droit de considérer que cet esprit étonnant, encore jeune, était des plus prometteurs.

Puis, il y eut Utoya, récit à la première personne du massacre perpétré par Breivik, une curiosité littéraire comme il en paraît peu de nos jours. Récit glacial et cruel, plongée profonde dans la cervelle d’un assassin idéologique, Utoya confirmait qu’Obertone était un risque-tout, un provocateur de haut rang et un chercheur utile. Qui a lu Utoya n’en oublie jamais l’expérience. Le style restait un peu faiblard, simpliste, mais il adhérait parfaitement à la personnalité malade de Breivik. La dernière partie, en revanche, était d’une criante faiblesse : un longue envolée lyrique où l’on ne savait plus ce que voulait démontrer l’auteur, à part sa propre capacité à prendre toutes les libertés, même les pires.

Puis, il y eut La France Big Brother, suite de La France Orange Mécanique. Et là, il apparut évident qu’Obertone avait chopé la grosse tête et abandonnait toute subtilité au profit du succès commercial. Le propos de La France Big Brother peut être résumé en quelques mots : notre nation est une décalque du 1984 de George Orwell. C’est une théorie d’une bêtise telle que je ne m’y étendrai pas. En revanche, elle était programmée pour plaire aux dépressifs, aux paranoïaques, aux nihilistes, aux losers de toutes obédiences et à la frange la moins civilisée des activistes de droite. Elle leur plut donc. Même si certaines de ses pages sont percutantes (celles sur Edwy Plenel mériteraient d’être lues de tous), le panorama de La France Big Brother est une escroquerie low cost qui se fait passer pour un chef-d’œuvre de Soljenitsyne. L’ennui est que Soljenitsyne est un colosse littéraire, en plus d’être un génie politique : Obertone n’est ni l’un, ni l’autre. Outre que ses idées étaient désordonnées, le style de La France Orange Mécanique était épouvantablement bâclé.

Son livre-clé suivant, Guerilla, polar idéologique sur l’effondrement de la paix civile en France, m’est tombé des mains au bout de trente pages. Obertone n’est pas un bon romancier : il ne montre aucune espèce d’intérêt pour la profondeur psychologique de ses personnages, qui sont davantage des pions sur un échiquier politique que des humains dignes d’attention. Il manipule des sujets dignes de Dostoïevski, mais il les décrit comme un bureaucrate remplit des cases. On peut aimer Guerilla, mais à condition de ne pas aimer la vraie littérature. J’ai donc passé mon tour, en attendant qu’Obertone revienne à ce qu’il fait le mieux : la minutieuse description des dangers qui nous guettent, jusque dans les faits les plus ténus, les moins détectés par les médias.

Tout ceci permit à Obertone de se créer un vivier de fans hardcore, qui le suivent heure par heure sur Facebook et le défendent comme la veuve et l’orphelin s’agenouillent devant le preux chevalier. Peu d’auteurs, dans la France contemporaine, sont autant appréciés par leurs fidèles. Et voici maintenant Éloge de la Force. Et là, c’est le drame.

Éloge du sadisme

Si La France Big Brother prétendait démasquer l’hydre totalitaire qui détruit la France, Éloge de la Force prétend nous enseigner comment l’abattre. Le but pourrait paraître louable : nous manquons de modes d’emploi pratiques pour combattre l’étatisation délirante qui nous dévitalise jour après jour. Mais les moyens employés le sont beaucoup moins. Ils tiennent en un mot : le sadisme. Disons-le : jamais, sans doute, dans toute l’histoire de l’édition française, un écrivain n’a autant méprisé ses lecteurs. C’est ce qui saute aux yeux dès les premières pages d’Éloge de la Force : Obertone traîne ses fans dans la boue, il les gifle, les insulte, les humilie, leur crache au visage avec un entrain qui fait peur. Cette fois, ce n’est plus Edwy Plenel, qui en prend plein la gueule, mais nous, ses lecteurs.

Le principe fondateur d’Éloge de la Force revient à affirmer : lecteur, tu es un gros nul, une victime volontaire, une lavette, un débile et un monstre. Tu es soumis en toutes choses à Big Brother, tu te fais violer du soir au matin et tu en redemandes, tu es la honte du genre humain et la lie du règne animal. Bref, moi, Obertone, qui ai tout compris à tout, qui maîtrise toutes les sciences et toutes les sagesses, je te domine, je te punis, je te fouette, et je vais t’apprendre à exister pour de bon. Toute la mécanique d’Éloge de la Force repose sur le masochisme de son lectorat. Car n’importe quel esprit un peu libre, un peu profond, un peu cultivé, a immédiatement envie de lui répondre : mais pour qui tu te prends, bonhomme ? Et surtout : pour qui tu nous prends ?

Pour l’Obertone d’Éloge de la Force, la France se divise en deux strates : Obertone au-dessus, tous les autres en-dessous. L’auteur se présente comme un surhomme, un héros absolu, un prophète, qui va nous redresser, nous dignifier, nous sortir de la fange, nous apprendre à marcher, à penser et, surtout, à combattre Big Brother. Nous sommes des zombies, il est Moïse. Nous sommes incapables de réfléchir, il va réactiver nos neurones. Nous sommes un peuple d’esclaves, il va nous faire traverser la Mer Rouge à pied sec. De toute évidence, l’idolâtrie dont il fait l’objet sur Facebook lui est montée à la tête. Insuffisamment immunisé contre l’aveuglement généralisé qu’il dénonce, il en est soudain une incarnation majeure. Car il faut être complètement crétin, pour croire qu’Obertone a des super-pouvoirs tels qu’il va sortir la France de l’impasse en lui administrant une bonne fessée. Et il est désormais le premier à le croire.

LE PPSP (plus petit style possible)

Éloge de la Force est monstrueusement mal écrit, suivant une méthode invariable, qui ne se dément jamais de la première à la dernière page : proposer toujours au lecteur les phrases les plus courtes possibles. On peine à détecter une vraie patte française dans cette forêt sans fin de punchlines accouplées les unes aux autres, sans transitions, sans aucun legato, sans le moindre atome de fluidité. Résultat : la beauté est absente ; le réquisitoire est sec, mat, tiédasse quand il se croit brûlant, nain quand il veut géant. D’un point de vue littéraire, Éloge de la Force a la valeur d’un sketch de Jean-Marie Bigard. Incapable d’ampleur respiratoire, exactement comme un rappeur, Obertone s’interdit toute profondeur. Les seuls moments où il daigne écrire un peu, il tombe dans un gloubiboulga post-romantique, un ridicule de compétition. On croirait lire du Dominique de Villepin.

Extrait: « Je remonte du puits des ombres. C’est là que j’ai mûri, dans les caves des esprits. J’ai arpenté les égouts de leurs promesses et de leurs songes. J’ai senti craquer sous mes pieds les os desséchés de leurs illusions. J’ai vu cette poussière me filer entre les doigts. Je vais te donner des leçons. Des leçons que se donnaient les hommes quand ils ne parlaient pas. Avant même qu’ils soient des hommes. Des leçons de l’inné et de l’informe, des temps barbares et impeuplés, des leçons du fond des âges, d’avant le feu, d’avant les dieux. Des leçons que ton espèce ignore et que tes écrans ne donnent pas. Qui je suis ? Je suis l’immortel écho du sage. » Il va nous donner des leçons, mais certainement pas de talent.

On notera donc qu’Obertone est incréé : il est né avant l’histoire et avant le Temps, et, tout-miséricordieux, il descend parmi nous afin de nous éduquer. Mais Obertone l’Éternel exige notre soumission, alors même qu’il a pour mission de nous former à l’insoumission ! Il nous appelle à la guerre contre Big Brother, mais il nous parle comme Big Father. Quelques lignes plus loin, il ose même : « Je suis le porteur de lumière, que l’on jettera violemment sur Terre. » Fichtre. Lucifer aurait-il décidé de se faire publier aux éditions Ring ? Ça, c’est du scoop.

Obertone décrit notre relation à Big Brother : « Tu es un chien, tu as un maître. Il te dresse à des tours insensés. À répéter ce qu’il dit, à te coucher sur commande, à accepter ses humiliations. » De toute évidence, hypnotisé par son auto-suffisance, il ne voit pas qu’en nous assénant que nous sommes des chiens, il nous humilie. La technique d’Éloge de la Force est très comparable à celle d’un Booba dont l’obsession serait de déconstruire Booba. Obertone n’a pas la splendide fureur d’un Nietszche, ni la puissance systémique d’une Ayn Rand, ni même le savoir-faire d’un empoisonneur à la Cioran : son imprécation est bas de gamme, cheap. Et plus il nous tabasse, plus il se révèle mal élevé. Il opère la jonction entre l’ondiniste actif et le pisse-copie. On a le sentiment qu’il espère égaler Hugo, sans avoir pris la peine de lire Hugo. Il nous livre ses Contemplations, mais il a séché les cours d’alexandrin, et cela se constate au détour de chaque paragraphe, comme l’œil qui traque Caïn.

Or, et ce n’est pas la moindre de ses contradictions, dans Éloge de la Force, Obertone nous demande avec insistance de travailler notre style, de le parfaire inlassablement, d’être les artisans de notre propre expression : il est alors le cordonnier le plus mal chaussé. Ce grand chambellan autoproclamé des élégances de droite gueule comme un sans-culotte. Mais oublions ce style digne d’un Paolo Coelho sous stéroïdes, et passons à la structure générale d’Éloge de la Force.

La Torah des tarés

Éloge de la Force se déploie en dix chapitres qui sont autant de Commandements : « Ta faiblesse tu connaîtras », « La peur du détrôneras », « Stratège tu seras », etc. La volonté d’être prophétique est claire, nette et assumée. L’urgence d’imposer des lois éternelles également. L’autorité, totale. L’orgueil, démesuré. Éloge de la Force est une Bible de la droite, point final. Quiconque s’en détourne est un chien. Il n’y a de dieu que Laurent et Éloge de la Force est son Coran.

On aimerait classer et ranger les innombrables ordres que nous donne Obertone si nous voulons fracasser Big Brother. Hélas, sous ses airs méthodiques, Éloge de la Force est bordélique. Probablement écrit d’une traite et sous perfusion de caféine, ce livre change constamment de sujet, comme la puce saute d’une proie à une autre. Tout de même, il est possible de schématiser cette gesticulation en quelques traits saillants. D’abord, si l’on veut tuer Big Brother, il faut être l’homme parfait. Obertone attend de son lecteur qu’il devienne à la fois un artiste génial et protéïforme, un scientifique encyclopédique, un champion du monde de musculation, un dissident légendaire, un expert dans tous les arts martiaux, un créateur sans peur ni reproche de réseaux de résistance, un intellectuel multifonctions, un politIcien aux dimensions historiques, et un leader de l’avenir : un Obertone bis.

L’anthropologie qui sous-tend cette avalanche d’injonctions et pitoyable. Elle est de la même eau que le tube du petit Jordy en 1992 : « Reste assis, va pas là, fais comme ci, fais comme ça, patati et patata ». Dur, dur, d’être un fan d’Obertone ! Nous n’avons pas le courage de dénombrer les moments où Éloge de la Force use de l’impératif à la deuxième personne du singulier, mais on peut imaginer qu’ils se comptent par centaines. « Cesse de te prostituer », « Veille sur chacun de tes centimes », « Améliore-toi, et tes perspectives s’amélioreront » : Obertone nous étrangle avec un chapelet de formules qui, toutes, convergent vers le même point : fais ce que je te dis, ou tu es une merde. Le grand Rémi Brague indique que le Dieu de la Bible est « un gentleman », et que ce que nous prenons pour une liste de Commandements tombant sur nous comme la foudre est, correctement interprétée, la preuve qu’il a confiance en notre capacité à nous comporter de manière morale. Les Commandements d’Obertone, et la myriade de sous-Commandements qui en découlent, n’ont rien de gentle. Éloge de la Force est un sous-officier acariâtre qui nous donne cinq minutes chrono pour faire notre paquetage. Corvée de patates pour les retardataires.

Si bien que ce livre est particulièrement déplaisant. Il essaie de souffler comme une tempête épique, mais il c’est un nuage de gaz paralysant. Il se veut dynamique, mais il tétanise. Car personne, jamais, ne sera à la hauteur d’Obertone. Et Obertone non plus : les échasses sur lesquelles il se juche sont en toc. L’anthropologie d’Obertone fait fi de la profondeur humaine, de la complexité de la personnalité, de la difficulté à être réellement digne, du très long temps nécessaire à l’amélioration de l’âme, du beau labyrinthe de la conscience, du rôle crucial joué par le doute et de l’extraordinaire différence entre les hommes. Il pense que la méthode Obertone est la seule bonne, et qu’elle est applicable à tous les individus, tout de suite : qu’elle n’est ni négociable, ni réfutable. On baigne dans le style gourou à chaque page. Si Obertone créait une secte, il ferait fortune. Mais ce serait une secte où nul ne serait heureux.

Surhommes et sous-âmes

Car c’est le plus flagrant dans Éloge de la Force : son absence de cœur. Cet essai n’a aucun humour, aucune fantaisie, aucune légèreté. Il ne laisse aucun espace libre pour la rêverie, la tendresse, l’allégresse. Tout y est combat, âpreté, sévérité, aristocratie et sacrifice. L’homme parfait par lequel Obertone veut nous remplacer est une forme vide, sans visage ni peau, désespérante, aux antipodes de la civilisation qu’Obertone rêve de protéger. Si Éloge de la Force était l’écriture sainte de l’Occident, ce dernier ne contiendrait ni les lumières de Mozart, ni le rire de Molière, ni la sensualité du Bernin, ni les douceurs de Proust, ni les miracles de la gastronomie, ni les somptuosités des châteaux, ni les illuminations des églises, ni les envoûtements de la féminité, ni les merveilles du sexe, ni Chaplin, ni Bardot, ni Bourvil, ni les habiletés de Montaigne, ni les arabesques de Socrate, ni les énigmes du Christ, ni rien de ce qui fait que la vie mérite d’être aimée. Il ne resterait que la rage de détruire l’ennemi, quitte à se détruire soi-même. L’existence selon Obertone est une mort glorieuse, mais c’est une mort subite. Et puis, cette mort est glorieuse, mais uniquement sur le papier. Car la recette d’Obertone, étant inhumaine, mène droit à la défaite. Éloge de la Force est une Bérézina de l’humain réel, sous un masque de victoire écrasante. Une grimace, un spasme, une agonie de la virilité fantasmée de la droite, drapée dans un linceul paramilitaire.

Cependant, loin de nous l’idée qu’Obertone est un sans-cœur, un frigide ou un salaud. Simplement, équipé d’un style minimaliste et de concepts creux qu’il manie comme des masses d’armes, il ne sait pas parler de la clémence, ni du soleil dans les vitraux, ni de la danse délicieuse des jours, ni du don des larmes. Alors, il décrète qu’il faudra faire sans elles : il les chasse de son église de fer et de feu. Il se trompe lourdement. L’Occident est l’enfant du christianisme, et les Croisés chérissaient l’amour inconditionnel qui a conçu l’Univers. La vengeance impitoyable est la spécialité de Lénine ou d’Allah et il convient de la leur laisser.

Trois bonnes nouvelles

Trois bonnes nouvelles, tout de même. D’abord, Obertone continue à écrire. On est en droit d’espérer qu’il va finir par comprendre que son rôle n’est pas de nous guider, mais de faire ce qu’il fait le mieux, et pour quoi il est le meilleur : répertorier les preuves les plus discrètes de notre déclin et les assembler en un puzzle convaincant. Obertone est un lanceur d’alertes, non un phare de la pensée. Plus tôt il s’en rendra compte et abandonnera sa tenue de Moïse pour les nuls, plus il nous sera utile.

Ensuite, Obertone est devenu libéral. Il a compris que l’ennemi prioritaire est l’État. Cele ne suffit pas, mais c’est déjà beaucoup. Il lui reste à se débarrasser de ses prétentions à réinventer le fil à couper le beurre politique, et il pourra se ranger aux côtés de Frédéric Bastiat, rôle où il pourra certainement, enfin, conformément à son souhait, entrer dans l’Histoire.

Enfin, et c’était la mission de cet article, Obertone sait désormais ce que c’est que d’être vraiment critiqué, autrement que par la mauvaise foi venimeuse des médias subventionnés, des antiracistes et des marxistes. Il en a besoin pour atteindre la pleine maturité de son œuvre. Puisse notre réquisitoire le secouer suffisamment pour qu’il se réveille du songe égotique où il s’enferme à double-tour avec sa cohorte de fans, et que sa plume serve, à l’avenir, notre si jolie patrie. Elle a besoin de lui, comme de personnalités aussi diverses que Goldnadel, Bock-Côté, Zemmour ou Houellebecq.

Pax vobiscum

On ne saurait trop recommander à Laurent Obertone de lire l’Évangile selon Saint Jean. Il y découvrirait que le combat spirituel est autrement plus intéressant qu’un stage de cosplay en forêt entre survivalistes sous amphétamines. Mais cette boisson est peut-être encore un peu trop forte pour lui. Chaque chose en son temps. La vérité le rendra libre, espérons-le, et le plus vite sera le mieux, mais elle est la patience même. En attendant, que Dieu vous garde à votre insu, cher frère.

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