Volontaire, le jeune officier d’artillerie rejoint l’un des trois corps d’armée d’Italie sur le Front Russe. La compilation des lettres qu’il envoie à sa famille nous relate sa vie au jour le jour, avant d’être pris dans la tourmente de cette guerre qui deviendra un enfer pour tous les combattants. Le livre dans sa rédaction et son essence n’est qu’un échange de lettres familiales et intimes. Il témoigne de sa foi ardente dans le christianisme, ce qui l’aidera à survivre. L’intérêt majeur de l’ouvrage réside en premier lieu dans une préface passionnante de François Livi et en deuxième lieu dans le fait qu’il servira de genèse aux grands récits d’Eugénio Corti, La Plupart ne reviendront pas (1947), et surtout Le Cheval Rouge (1983) qui se révèlera un succès mondial. Cette trilogie, rédigée sous forme épique reprend dans son agencement, les chapitres de l’Apocalypse, et se révèle un des témoignages les plus poignants de cette période,. Nous avons eu le privilège de connaître un acteur de ce conflit qui avait survécu après son passage dans les goulags de Sibérie. Il considérait que le Cheval Rouge était le livre le plus probant et signifiant de cette période.

Je reviendrai, Lettres de Russie 1942-1943, Eugenio Corti, Traduit de l’Italien par Gérard Genot, Préface de François Livi, Editions des Syrtes, Novembre 2016, 236 pages, 17 €

Le Cheval rouge, Eugenio Corti, Éditeur Éditions de Fallois/L’Âge d’Homme, 2003