1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley. Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement. Celui-ci craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. Épaulé par le jeune agent Peter Guillam, Smiley a ordre de débusquer la taupe, mais il est bientôt rattrapé par ses anciens liens avec un redoutable espion russe, Karla. Alors que l’identité de la taupe reste une énigme, Ricki Tarr, un agent de terrain en mission en Turquie, tombe amoureux d’une femme mariée, Irina, qui prétend posséder des informations cruciales. Parallèlement, Smiley apprend que son ancien chef a réduit la liste des suspects à cinq noms : l’ambitieux Percy Alleline, Bill Haydon, le charmeur, Roy Bland, qui jusqu’ici, a toujours fait preuve de loyauté, le très zélé Toby Esterhase… et Smiley lui-même. Dans un climat de suspicion, de manipulation et de chasse à l’homme, tous se retrouvent à jouer un jeu dangereux qui peut leur coûter la vie et précipiter le monde dans le chaos. Les réponses se cachent au-delà des limites de chacun.

Le formidable roman de John Le Carré avait fait l’objet d’une adaptation en série télévisée il y a trente deux ans avec l’immense Alex Guiness dans le rôle de Smiley. En faire un film de deux heures est un pari difficile que réussit parfaitement le réalisateur suédois Tomas Alfredson avec une équipe d’acteurs britanniques, tous excellents et la complicité du romancier. Couleurs sombres et lenteur du montage restituent parfaitement l’atmosphère lourde du récit que sert avec brio Gary Oldman profondément humain et fragilisé. Une splendide réussite.