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Célébration de Paris

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Célébration de Paris

Les conférences de la musicologue Sophie Comet explorent avec prédilection les correspondances entre les arts : musique, littérature et peinture. Les analyses, précises sans être absconses, font de cette livraison d’O Tempus Perfectum une référence de choix pour s’immerger dans les partitions inspirées par Paris. Car les lieux peuvent aussi se savourer en musique. Les présentations des toiles venant en complément de l’audition des pièces musicales abondent en informations et anecdotes. Les annexes donnent la liste des compositeurs y ayant vécu, y reposant, ainsi qu’un aperçu de textes littéraires à redécouvrir, comme l’étonnant Paris au XXe siècle de Jules Verne.
L’émerveillement momentané du touriste n’abroge pas le regard critique vis-à-vis d’« un pittoresque de comédie entretenu par une politique offensive du divertissement qui, à l’élévation de l’esprit, préfère le festif et le ludique complaisants. »
Toute balade parisienne se doit en premier lieu de goûter aux sortilèges des rives du fleuve. Les toiles de Maximilien Luce et Albert Marquet s’animent avec l’Effet de nuit sur la Seine de Reynaldo Hahn. Les bouquinistes du quai Malaquais du Tchèque Bohuslav Martinu sont quant à eux rapprochés des tableaux de Bernard Boutet de Monvel.
En peignant la foule depuis le deuxième étage de la tour Eiffel, André Devambez confirme le succès sans pareil de l’Exposition Universelle de 1937. L’évènement s’appliquait à démontrer « l’union du pratique et du beau adaptée aux temps nouveaux ». Commandés par la pianiste Marguerite Long, deux recueils collectifs pour piano s’en font l’écho : À l’Exposition et Parc d’attractions, exposition 1937.
L’incontournable et attractive capitale de la mode se retrouve dans la pièce pour piano Pavillon de l’Elégance de Federico Mompou et dans la valse Miss Dior d’Henri Sauguet.

Ah ! Chanson de Paris où vibre et palpite mon âme !

Suit une visite guidée des lieux les plus emblématiques en compagnie de nos meilleurs compositeurs : À travers Paris (1937) de Louis Beydts brosse Cluny, Le Louvre, Carnavalet, la Tour Saint-Jacques et la Fontaine Médicis. Jacques Ibert a tiré une Suite symphonique de sa musique de scène pour la comédie Donogoo Tonka (1930) de Jules Romains. Il y évoque le métro, les faubourgs, la mosquée de Paris, le restaurant du bois de Boulogne, le paquebot Île-de-France, une parade foraine. Paris (1948) de Darius Milhaud, pour quatre pianos, dépeint Montmartre, l’île Saint-Louis, Montparnasse, Longchamp, les Bateaux-mouches, la tour Eiffel. Enfin, les Tableaux de Paris (1950) d’Henri Sauguet, se calquant sur la forme des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, rassemblent Matin aux Tuileries, Quai aux fleurs, Place des Vosges, Canal Saint-Martin, Midi place de l’Opéra, Lunch au Ritz, Promenade au bois, Coucher de soleil sur l’Arc de Triomphe, Soirée à Saint-Germain-des-Prés. Nos institutions symphoniques ressusciteront-elles un jour ce délicieux répertoire ?
Comme répondant aux six tableaux de Claude Monet, les quatre scènes d’Au parc Monceau (1921) de Pierre-Octave Ferroud se situent dans les quartiers bourgeois : Chat jouant avec des moineaux, Sur le banc, Nonchalante, Bambins.
Même les enfants ont droit à leur part de rêve, avec l’Autobus imaginaire d’Alexandre Tansman qui les emmène en balade citadine ou Le Royaume puéril de Gabriel Grovlez, les amusant à la foire des Invalides.
Plusieurs pages sont pertinemment consacrées à Louise (1900), roman musical naturaliste de Gustave Charpentier se déroulant parmi le petit peuple de Montmartre. Plus qu’une histoire d’amour passionnée, l’œuvre est un hymne appuyé à Paris, ville libératrice, qui dépassa les mille représentations du vivant de l’auteur.

Derniers feux

En guise de récréation, l’auteur nous entraîne dans la tournée des cabarets et caf’conc’ de Montmartre, où s’encanailler est de règle. Aristide Bruant, immortalisé par les affiches de Toulouse-Lautrec, en est la vedette et renouvelle la vogue de la chanson engagée. À la fin du XIXe siècle, le music-hall s’impose et des salles mythiques fleurissent : Folies-Bergère, Casino de Paris, Moulin-Rouge. Les Impressions de music-hall de Gabriel Pierné reflètent cette fascination et mettent en scène les Girls dans un « french blues », un excentrique Little Tich, un hommage à un petit chien savant et les célèbres clowns musicaux Fratellini.
L’escapade se poursuit et se teinte de nostalgie en pénétrant dans les vieux bistrots où règne encore une atmosphère bon enfant : romances innombrables entonnées à l’improviste et airs d’accordéon contribuent à un paysage sonore unique. Charles Trenet, Léo Ferré, Jean Ferrat, Charles Aznavour, les chanteurs populaires, jouant avec les clichés, ont énormément contribué à façonner la réputation internationale de la capitale.
Désormais, nous n’entendrons plus Paris comme avant… d’autant que la conclusion amère de Sophie Comet pointe une désaffection consommée : « À l’heure actuelle, ce sont surtout les problèmes des banlieues, de leurs cités et des voies de communication qui occupent les « chanteurs à micro » sur le thème de la capitale et de sa périphérie. Le constat est là : la ville […] ne fait plus tant rêver. »

 O Tempus Perfectum n°18, Promenade dans Paris par Sophie Comet, Symétrie

 

Paris Vagabond !

Inspirés par le personnage du Gavroche de Victor Hugo, le ténor Fabien Hyon et la pianiste Juliette Sabbah imaginent la journée d’un titi parisien qu’ils déroulent en chansons. Le parcours est conçu avec finesse et dans une progression presque cinématographique, nous entraînant à suivre les tribulations d’un gamin de Paris, ses déambulations sur le pavé, ses enthousiasmes et ses désillusions, ses aventures quotidiennes, ses virées nocturnes, voire les menaces qui le guettent (La chasse à l’enfant est un des moments les plus plaisants du disque). Le timbre gouailleur du chanteur est idoine à cette évocation malgré une certaine uniformité de l’interprétation. La plume facile de Kosma alterne avec les inspirations heureusement plus soutenues de Poulenc, Roussel, de Séverac. Les Banalités et les Cinq poèmes de Paul Eluard sont servis avec application et délicatesse. La pianiste loupe misérablement ses traits à plusieurs reprises dans Jazz dans la nuit. Pourquoi donc avoir gardé ces prises ? mystère… La légèreté sans prétention distillée par les deux interprètes constitue l’atout de ce programme charmeur.

Paris Vagabond, mélodies de Kosma, Hahn, Poulenc, Roussel, de Séverac, Fabien Hyon & Juliette Sabbah, 1 CD, Passavant 120281

 

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