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Au temps de la renaissance catholique

Histoire. Heureuse époque où l’on pouvait servir et Dieu et le Roi, et la foi et la raison. Et le tout avec une passion tempérée par la civilisation.

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Au temps de la renaissance catholique

Que faut-il admirer le plus ? Le choix des héros, le style de l’auteur ou celui de ces prélats qui, en très grande partie, ont fait notre histoire ? Le sentiment de plénitude que donne la lecture du dernier livre de Marie-Joëlle Guillaume, Pour Dieu et pour le Roi, est le fruit de l’unité entre ces biens. Rien de plus normal. Ces temps sont ceux de l’ère classique et l’auteur qui aime ces temps au point de les avoir épousés, est elle-même un classique. En termes plus modernes, on dirait qu’elle est « classe ». Ce mot lui va très bien. « Classe » et classique, c’est la même chose.

Ces douze prélats, du cardinal de La Rochefoucauld au cardinal de Bernis, aux allures si variées, aux tempéraments si différents, sont unis par le double service qui donne à l’ouvrage son titre et son unité. Défilent ainsi des pages de l’histoire de France et de l’histoire de l’Église. Nous apprenons un peu mieux qui nous sommes et d’où nous venons. Une nostalgie puissante en même temps que douloureuse – mais c’est un pléonasme puisque la douleur est dans l’essence de la nostalgie – nous envahit en songeant à ces époques où le spirituel et le temporel, le politique et le religieux, la foi et la raison, pour être distincts, n’en étaient pas moins unis, où Dieu veillait sur le Roi quand le Roi s’occupait des choses de Dieu. Ce n’était pas le paradis sur terre, ni l’utopie d’une cité idéale. Le mal, la faim, la pauvreté, la guerre, la souffrance et la maladie étaient là. « Les pauvres n’ont jamais bien vécu », comme disait Céline. Mais une lumière égale pour tous éclairait l’univers des plus humbles comme des plus grands. Les porteurs de cette lumière étaient les évêques. François de Sales usait d’une autre image : « Nous autres évêques, disait-il, nous devons être, pour les fidèles, comme de grands abreuvoirs. »

« Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes et l’ouvrage du chrétien, c’est de détruire les passions qui feraient de nos cœurs un temple d’idoles. » (Oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France).

Marie-Joëlle Guillaume nous fait boire à ces grands abreuvoirs qui ne furent pas avares de se dépenser, dans tous les sens du mot. Grands aristocrates comme Noailles ou Bernis, d’origine plus bourgeoise comme Bossuet, Fléchier ou Massillon, saisis par la mystique comme Bérulle ou vrais génies de l’art politique comme Richelieu, ils sont portés par la même foi surnaturelle et unis dans le service du même royaume de la terre. Si des tensions existent entre eux – Bossuet et Fénelon, Bérulle et Richelieu – ou entre leurs devoirs de pasteurs des âmes et de serviteurs du roi, ces affrontements ne vont jamais jusqu’à l’irrémédiable séparation car le bien de l’Église et celui du royaume s’unissent dans le culte rendu à Dieu et l’attention portée aux peuples dont ils ont la charge. « La violente amour que je porte à mes sujets, disait Henri IV, m’a toujours fait trouver pour eux tout agréable ». Cette violente amour vibre dans les paroles et les actes de ces « princes de l’Église » qui sont tout sauf des personnages. Le frémissement des passions, contenues, ordonnées mais non moins vibrantes, est la marque même des vrais classiques. Passion mystique, passion des lettres et des arts, passion de la politique, passions religieuses et passions amoureuses. On va du salon littéraire à la masure des plus malheureux, de l’alcôve du roi à la cellule du carmel, des châteaux aux chaumières. La charité spirituelle et matérielle de ces grands seigneurs qui sont aussi des successeurs des apôtres brûle d’un feu qui ne s’éteint pas.

Le temps qui commence avec la fin des guerres de religion – mais sont-elles jamais finies ? – et s’achève à la Révolution, dans la fin du Royaume, le divorce entre l’Église et « la Nation », l’assassinat du Roi et la tentative stupide, désespérée et ridicule de tuer Dieu, a vu fleurir la langue, les arts, le soin des âmes et la culture de l’esprit, le service de « Nosseigneurs les Pauvres » et l’école étendue à tous. En lui redonnant vie par le bonheur de sa plume, Marie-Joëlle Guillaume nous rappelle que « Tout ce qui fut demeure éternellement ».

Elle nous enseigne aussi, en contemplant l’œuvre de renaissance catholique et française accomplie par ces prélats et par leurs rois, que le vieil Horace avait raison quand il chantait « Multa renascentur » : beaucoup de choses sont appelées à renaître.

 

Marie-Joëlle Guillaume, Pour Dieu et pour le Roi. Perrin, 2019, 400 p., 24 €.

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